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Association PEEP du Lycée Berthollet
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jeudi 16 juillet 2009

Baccalauréat

Selon Wikipedia, le baccalauréat est une altération du bas-latin bachalariatus qui désigne le premier rang de la hiérarchie universitaire. L'explication de l'étymologie par la décomposition en 2 mots, bacca lauri (baie de laurier) renvoie aux rites latins archaïques quand on honorait les gens en les ceignant d'une couronne de laurier. Faut-il en déduire comme je l'ai fait que comme les baies sont moins visibles que les feuilles... la couronne de baies était moins prestigieuse? lol!
L'université de Paris, au moyen Âge, a instauré ce premier grade. Pour la petite histoire le grade suivant, la licence, permettait d'enseigner (licencia docendi : permission d’enseigner). Le sens des mots est toujours essentiel. En 1808, Napoléon Ier a recréé le baccalauréat sous sa forme moderne... ou presque car il faudra attendre 1924 pour que les filles et les garçons passent le même examen! Quelques années plus tard en 1945, la proportion de bacheliers sur une génération était de 3 %. Lorsque j'ai passé mon bac en 1975, cette proportion atteignait 25 %. Avec 66,4% à l'heure actuelle, le changement est radical et cela interpelle les vieilles générations, celles qui sont parents ou grands-parents... Et les médias relaient bien l'inquiétude qui en résulte comme l'illustre la lecture dans Le Figaro 15/07/2009 de l'article de Marie-Estelle Pech "En trente ans, la valeur du bac s'est effondrée".
Il est vrai que depuis 1985, les bacs techniques et professionnels ont permis de 'pousser' à plus de 60 %, le taux d'une classe d'âge au niveau bac. Cette année le taux de réussite est record (86 % des candidats l'ont réussi cette année).
Le Baccalauréat est un des symboles républicains bien qu'il ait été innové sous l'Empire. Faut-il qu'il soit détenu par le plus grand nombre de citoyen possible sous des prétextes fallacieux et bien-pensant d'égalitarisme? Pour ma part, je pense qu'il faudrait se recentrer sur le premier élément fondamental: sa définition!
C'est le premier grade de l'enseignement Universitaire.
Tout y est dit, avec comme corollaire essentiel :
'tout le monde est-il apte à faire des études universitaires?'
Aujourd'hui, seuls 34 % d'une classe d'âge obtiennent un baccalauréat général (- littéraire (L), économique (ES), ou scientifique (S) -). Les plus récentes filières technologique et professionnelle, ont 'démocratisé' le diplôme, élargi le socle social du 'niveau bac' et porté à 66,4 % de réussite dans une classe d'âge. Fallait-il utiliser la même terminologie? les débats actuels font penser que cela a été une erreur. Ce qui est confirmé par l'afflux des bacheliers professionnels et technologiques en Faculté alors qu'ils n'y sont pas préparés.
Comme aujourd'hui, les soixante-six bacs font naître un état de confusion qui embrouille le sens de ce diplôme et qui amène à s'interroger sur le problème de sa valeur et de son existence même. Si par le passé j'ai pu penser qu'il serait finalement plus réaliste et économique de le supprimer dans sa version "examen" pour ne garder que sa version "contrôle continu", le réalisme sociale de ce qu'il représente et la valeur des mentions conférées, donnent une seconde vie à ce rituel social. Un lycéen quelconque peut se mesurer nationalement aux plus favorisés par leur environnement social ou la qualité de leur lycée d'origine et ainsi remporter une victoire symbolique et psychologique, favorable à 'l'ascenseur social républicain'. La sélection ne doit pas être taboue et doit permettre au mérite de s'exprimer sans être étouffé par un souci d'égalitarisme simpliste.
Laurent Fauvel
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